L’assemblée triadique repose sur une répartition de la société en 3 groupes. Dans les faits, ces groupes existent déjà implicitement et peuvent être réunis autour de critères fonctionnels relatifs à la nature de leur activité professionnelle. Voici ces trois groupes : a) les producteurs (production, maintenance, logistique) ; b) les protecteurs (pompiers, armée, police, service de sécurité) ; c) les créateurs (recherche, enseignement, médecine, arts). Tous les métiers sont rattachés à l’un des trois groupes. Cela permet d’obtenir l’ensemble des points de vue des métiers participant au fonctionnement de la société. En effet, le point de vue d’un policier ou d’un enseignant ne seront pas les mêmes, mais tous deux détiennent une part de la réalité. Pareillement, le point de vue d’un chirurgien ou d’un docker seront également différents mais complémentaires. Il s’agit de rassembler ces points de vue avant de prendre une décision.
Cette complémentarité n’est possible – et réalisable – que par une structuration en trois ordres qui est rendue possible par l’existence des assemblées triadiques. Toutes les professions sont affiliées à l’une des trois catégories et contribuent à l’équilibre démocratique. Cela signifie qu’il existe une assemblée pour chacun des trois ordres. Autrement dit, le pouvoir législatif est divisé en trois sur un critère de complémentarité professionnelle afin d’intégrer l’ensemble de la société aux décisions politiques. Les décisions politiques reposent alors sur le trialogue et non plus sur l’idéologie ou l’agenda d’un seul parti politique. La politique découle alors de décisions faites par harmonisation sociale et non par la simple victoire de la majorité.
Le fonctionnement d’une assemblée triadique repose sur la triple signature. Chaque loi doit avoir la signature des trois assemblées (avec la majorité absolue dans chaque assemblée). Chacune des assemblées représente une voix. Pour qu’une loi soit votée, elle doit obtenir la validation des trois assemblées. Sinon, la loi ne peut pas être validée, ce qui revient à donner un droit de veto implicite à chaque assemblée. Ici, il n’y a plus une division en deux chambres (Assemblée/Sénat), mais une trivision en fonction des différents points de vue socio-économiques composant la société. Rappelons que les membres des trois assemblées sont tous tirés au sort et que les représentants sont libres de voter, de proposer une loi ou de former une commission d’enquête parlementaire.